En juin 2016, le ministère des affaires étrangères et européennes de Slovénie et la Fondation Anna Lindh ont organisé la conférence «Translation for Dialogue», la première du genre dans la région euro-méditerranéenne. Cet événement a réuni des experts en traduction et des parties prenantes culturelles dans le but de plaider en faveur de la traduction comme principale plateforme de soutien au dialogue interculturel, en s’engageant à favoriser la diversité culturelle et à promouvoir des valeurs communes.
Depuis lors, la traduction a joué un rôle crucial dans la promotion du dialogue interculturel et dans le renforcement d’une identité partagée fondée sur la diversité culturelle dans la région euro-méditerranéenne. Aujourd’hui, l’IA est entrée en scène et a bouleversé ce paysage en améliorant la qualité de la traduction grâce à des capacités de calcul avancées, de meilleures données et des logiciels sophistiqués. C’est dans ce contexte que la Fondation Anna Lindh a, en coopération avec le ministère des affaires étrangères et européennes de Slovénie, organisé la conférence internationale «Building Bridges Across Languages: Human-Centred AI for the Euro-Med» (dresser des ponts entre les langues: l’IA centrée sur l’humain au profit de la région euro-méditerranéenne) les 6 et 7 juin 2024.
Axée sur une perspective centrée sur l’humain du rôle de l’IA dans la traduction, la conférence visait à mettre au premier plan du secteur de la traduction une approche destinée à accroître la diversité, l’équité et l’inclusion en matière d’utilisation et d’accès à l’IA, de même qu’à influencer la politique et les pratiques de traduction par le partage des connaissances et l’élaboration de stratégies d’intégration des efforts conjoints de l’IA et des humains.
À l’invitation de Boštjan Zupančič, représentant de la Slovénie au conseil d’administration du Centre de traduction, Ildikó Horváth a eu l’honneur de prononcer le discours principal de la conférence et de détailler l’approche hybride du Centre de traduction, qui intègre harmonieusement les technologies de pointe et une expertise humaine alliant finesse et neutralité, rendue possible par une variété de profils professionnels tels que des rédacteurs, des techniciens et des ingénieurs linguistiques, des experts dans divers domaines et des linguistes professionnels. Le Centre a mis au point des flux de travail rationalisés permettant de tirer parti des avantages de la traduction automatique et a ainsi élargi les possibilités d’exploitation du multilinguisme par les organisations afin de toucher un public beaucoup plus large qu’auparavant.
Mme Horváth souligne par ailleurs que, malgré des progrès technologiques remarquables, la qualité de la traduction ne peut reposer uniquement sur une logique technologique et des processus automatisés. Le Centre reconnaît le potentiel des technologies fondées sur l’IA pour renforcer le multilinguisme, mais est aussi fermement convaincu que la précision, la clarté et le professionnalisme ne peuvent être obtenus, dans les communications spécialisées, que grâce à une intervention humaine avisée. C’est la raison pour laquelle le Centre a pour mission de déconseiller l’utilisation non supervisée d’outils d’IA pour produire des textes traduits, et de sensibiliser aux risques qui y sont liés, tels que la diffusion de fausses informations, le manque de clarté et les ambiguïtés, ainsi que les incidences potentielles sur la réputation et la crédibilité.
Le Centre est fier d’être une référence en matière d’expertise humaine alimentée par l’IA et est déterminé à poursuivre ses efforts de développement afin de garantir une utilisation et des pratiques responsables dans le domaine de la traduction.
L’événement a stimulé une collaboration fructueuse entre experts et personnalités culturelles afin de présenter, de débattre et de plaider en faveur de la traduction en tant que principal outil de soutien au dialogue interculturel.